Infidélité dans le couple : comprendre les causes et reconstruire la confiance

Selon un sondage IFOP de février 2024, 43 % des Français déclarent avoir déjà été infidèles au cours de leur vie, dont 47 % des hommes contre 40 % des femmes. Cette réalité, loin d’être anodine, bouleverse profondément la vie de chacun·e, qu’il s’agisse de la personne trompée ou de celle qui cède à la tentation.

Si vous souhaitez comprendre les mécanismes psychologiques qui sous-tendent l’infidélité et découvrir des pistes pour rattraper une confiance brisée, cet article est pour vous.

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Notion d’infidélité

L’infidélité, c’est quand l’un·e des partenaires entretient, à l’insu de l’autre, un lien physique ou affectif avec une tierce personne. Cette transgression de l’engagement de confiance brise l’exclusivité que le couple s’était promise, qu’il s’agisse d’une promesse implicite ou d’un accord formel.

L’infidélité ne se limite pas à un simple acte physique. Parfois, elle se présente sous la forme d’une aventure strictement sexuelle. D’autres fois, elle repose sur une connexion émotionnelle profonde, sans participation charnelle.

Chacune de ces formes remet en question la frontière entre ce qui demeure « à l’intérieur » et ce qui bascule vers l’extérieur du couple, rendant nécessaire de repenser constamment la notion même de fidélité.

Les causes psychologiques de l’infidélité

L’émergence d’une liaison hors du couple ne relève jamais d’une seule cause. La conjonction de facteurs individuels, relationnels et contextuels crée un terreau favorable à la transgression de la fidélité.

Facteurs individuels (intra-psychiques)

Nombreux sont ceux qui, en l’absence de reconnaissance ou d’affection dans leur relation stable, cherchent ailleurs une satisfaction émotionnelle.

En France, 33 % des femmes avouant une infidélité évoquent un « manque d’affection ou de tendresse » comme raison principale.

Ce besoin de « dopamine relationnelle » traduit souvent une estime de soi fragile : confondre le fait d’être désiré·e par plusieurs personnes avec l’idée de valoir davantage.

Les blessures émotionnelles précoces — traumatisme d’abandon, manque d’écoute affective durant l’enfance — creusent parfois un vide que l’on tente de combler à l’âge adulte en franchissant la ligne de la fidélité.

À cela s’ajoute la recherche de sensations fortes ; les personnes impulsives ou classées « high sensation seekers » ont un seuil d’excitation élevé et se tournent plus facilement vers l’inattendu, y compris dans leur vie amoureuse.

L’anxiété relationnelle, qu’elle se manifeste par une peur de l’engagement ou une fuite de l’intimité, constitue aussi un terreau propice : certains préfèrent sécuriser une liaison avant que la vie de couple n’entraîne une rupture, d’autres fuient la proximité en multipliant les expériences extérieures à leur foyer.

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Facteurs relationnels

Lorsque la communication se bloque, l’insatisfaction s’installe. L’incapacité à exprimer un simple « j’ai besoin de tendresse » crée des non-dits qui, peu à peu, se muent en ressentiment silencieux.

En 2024, 10 % des infidèles affirment avoir été peu satisfaits de leur vie sentimentale avant de passer à l’acte. La routine sexuelle, le décalage des langages de l’amour (paroles valorisantes, gestes concrets, moments de qualité) et les rôles mal définis (un·e partenaire hyper-dépendant·e, l’autre cherchant à s’émanciper) peuvent générer un sentiment d’étouffement ou de délestage, conduisant à une liaison parallèle pour retrouver liberté ou contrôle.

Enfin, les conflits accumulés sans résolution creusent un fossé, transformant parfois le couple en simple cohabitation tendue.

Facteurs contextuels et systémiques

La pression sociale et culturelle façonne aussi la tentation. En France, la moitié sud du pays affiche des taux d’infidélité plus élevés qu’au nord, reflétant des variations culturelles dans les comportements relationnels.

Les médias et la surabondance d’images de séduction participent à la banalisation de la tentation ; une enquête de 2024 indique que 60 % des infidèles utilisaient une application de rencontres pour mener leur liaison. Les opportunités se multiplient dans un monde hyper-connecté : déplacements professionnels, cocktails entre collègues, voyages d’affaires… Autant d’occasions où, sans garde-fous clairs, naissent des échanges innocents qui dérivent en liaison.

La transition de vie — burn-out, crise de la quarantaine, dépression — fragilise l’identité et pousse parfois à chercher un refuge dans une nouvelle relation, fût-elle illusoire.

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Conséquences psychologiques de l’infidélité

L’infidélité produit un séisme émotionnel qui affecte à la fois la personne trompée, la personne trompeuse et le couple en tant que tel.

Pour la personne trompée

Lorsque l’on apprend l’existence d’une liaison, c’est tout un univers qui s’effondre. Les sentiments de trahison, d’humiliation et de honte s’entremêlent. La personne trompée voit son image d’elle-même vaciller : « Comment ai-je pu ignorer les signes ? Suis-je si insignifiant·e ? ».

Sur le plan psychique, l’anxiété chronique s’installe sous forme de ruminations : chaque absence devient soupçon, chaque notification, motif d’angoisse. Beaucoup développent ensuite des symptômes dépressifs (tristesse envahissante, perte d’intérêt, idées noires).

Les répercussions physiques ne tardent pas : insomnies, cauchemars, troubles alimentaires, somatisations (céphalées, douleurs musculaires) illustrent combien le corps porte la douleur psychologique non résolue.

Pour la personne infidèle

La personne infidèle oscille entre excitation et culpabilité. L’attrait de la nouveauté déclenche une décharge de dopamine, tandis que la honte et la peur d’être démasqué·e rongent la conscience.

Pour maintenir cette double vie, des mensonges s’enchaînent et nourrissent une anxiété constante : crainte de la rencontre qui ferait tout basculer. Peu à peu, l’isolation s’installe : éviter la famille et les ami·e·s communs devient un réflexe pour ne pas être démasqué·e.

Au-delà de la tension permanente, la perte d’estime envers la personne officielle et la relation extraconjugale l’emporte : l’idéalisation initiale s’érode, laissant place à un sentiment d’insatisfaction et de vide.

Pour le couple

Traverser une infidélité creuse une brèche béante dans la confiance mutuelle. Jadis assurée, la relation bascule sous haute surveillance : la personne trompée peut développer des comportements de contrôle (demande de mots de passe, vérification des appels, suivi numérique), instaurant un climat de méfiance durable. Cette défiance fragilise la communication : reproches récurrents alternent avec des silences menaçants.

À long terme, se noue un déséquilibre des pouvoirs : la personne trompée détient un ascendant moral, tandis que la personne infidèle porte le poids de la culpabilité et du sentiment d’être redevable.

L’impact ne s’arrête pas à deux : les enfants, exposés à cette crise, perdent leurs repères, et les ami·e·s du couple risquent l’isolement en devant choisir un camp.

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Reconstruire la confiance : étapes et leviers psychologiques

La réparation du lien après l’infidélité obéit à une progression en plusieurs phases. Chacune d’elles requiert un travail psychologique adapté, tant pour la personne trompeuse que pour la personne trompée, et pour le couple dans son ensemble.

Phase 1 : Gestion de la crise 

La première étape consiste à affronter la réalité de la trahison : la personne infidèle doit reconnaître son acte sans chercher à le minimiser (« Oui, j’ai été infidèle »). En parallèle, la personne trompée doit r d’un espace pour exprimer sa douleur (colère, tristesse, sentiment d’abandon) sans être interrompue.

L’écoute empathique et la validation des émotions (reconnaître la souffrance de l’autre) constituent le socle d’une reconstruction possible. Un soutien psychologique d’urgence (séance individuelle ou de couple) peut offrir des outils immédiats de régulation émotionnelle (respiration, cohérence cardiaque, ancrage…).

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Phase 2 : Rétablissement du dialogue authentique

Dès que les premières émotions se sont apaisées, instaurer un cadre sécurisé pour parler devient possible. Choisir un moment précis pour échanger, sans interruption, aide à éviter les débordements.

Les règles de base doivent être énoncées clairement : interdiction de l’insulte, du reproche systématique ou de toute forme de menace (comme « je pars avec les enfants »), afin d’installer un climat de confiance.

Sur ce terrain sécurisé, la communication non violente offre un mode d’expression structuré : observer sans juger (« Quand tu n’as pas répondu à mes messages… »), exprimer des sentiments (« Je me sens abandonné·e et humilié·e »), identifier le besoin sous-jacent (« J’ai besoin de transparence et de sécurité »), puis formuler une demande concrète (« Serais-tu prêt·e à me montrer tes conversations pour que je sache ce qui se passe ? »).

La validation émotionnelle, où la personne trompeuse reconnaît explicitement la souffrance de l’autre (« Je comprends que tu sois blessé·e et je suis désolé·e de t’avoir fait souffrir »), nourrit la confiance naissante. La transparence ne doit pas basculer dans la surveillance permanente : partager volontairement des informations (agenda, accès temporaire aux comptes) peut apaiser la méfiance, mais cela reste un acte provisoire, destiné à créer un climat sécurisé, non à installer un contrôle à vie.

Phase 3 : Recréer l’intimité et l’engagement

Une fois la communication rétablie, l’étape suivante vise à ranimer la complicité : identifier ensemble les valeurs, les rêves et les désirs partagés, puis envisager comment renouveler cet élan initial.

Cette étape, particulièrement délicate pour la personne trompée, peut prendre beaucoup de temps car l’infidélité reste un véritable traumatisme. Chaque émotion douloureuse doit être accueillie à son rythme avant de se tourner vers la reconstruction.

Quant à l’intimité physique, les réactions varient d’un couple à l’autre. Certains n’ont pas interrompu leur vie sexuelle, trouvant dans le contact continu un moyen de se rassurer mutuellement. D’autres ont érigé des barrières, préférant attendre une reprise progressive des échanges intimes. Dans tous les cas, redécouvrir le corps de l’autre peut commencer par des gestes simples et bienveillants.

De nouveaux rituels (rendez-vous hebdomadaires sans écrans, projet mensuel à deux, activité de loisir commune) recréent un « nous » solide. Chaque petit progrès (un merci pour une attention, un mot doux) renforce la cohérence entre paroles et actes.

Phase 4 : Consolidation et prévention à long terme

Lorsque la fragilité initiale est dépassée, la prochaine étape consiste à instaurer des repères durables. Le couple peut redéfinir ensemble la notion d’infidélité pour éviter tout malentendu.

Chacun·e est encouragé·e à poursuivre son développement personnel, que ce soit à travers une thérapie individuelle ou de pratiques de pleine conscience. Un suivi thérapeutique à long terme (séances de couple régulières, par exemple une fois par mois, et rendez-vous individuels ponctuels) prévient l’enracinement de nouveaux ressentiments et offre un espace sécurisé pour partager d’éventuels doutes.

 

thérapie individuelle

Approches thérapeutiques et outils psychologiques

Pour soutenir la reconstruction, plusieurs solutions thérapeutiques sont proposées, tant pour la relation de couple que pour le travail personnel.

Thérapie de couple

La thérapie de couple repose sur l’écoute active et l’accompagnement bienveillant. Un·e thérapeute spécialisé·e aide les partenaires à identifier et exprimer les émotions négatives liées à l’infidélité (peur, honte, colère) et à déconstruire les cycles d’interaction néfastes.

L’objectif est de recréer une base affective sécurisée : des exercices de communication non violente et des mises en situation sont utilisés pour rétablir la confiance au quotidien.

Stage sur le couple

En complément aux séances de thérapie, Brev’Thérapie propose chaque année un stage intensif de 4 jours sur le couple. Cette immersion, à l’écart du quotidien, permet de restructurer le lien en profondeur et de repartir sur des bases renouvelées.

Ce stage intensif offre aux couples un cadre sécurisé pour revisiter leurs schémas relationnels et renforcer leur connexion. Grâce à des exercices pratiques, ils apprennent à mieux communiquer, à résoudre les conflits de manière constructive, et explorent leurs héritages familiaux à l’aide des constellations.

Stage de couple à Palaiseau - Chemin de couple

Analyse du thème astral de couple 

Parallèlement, une analyse astrologique du thème de couple met en lumière leurs complémentarités et points de tension, ouvrant des pistes de travail ciblé. À l’issue du stage, chaque couple repart avec des outils concrets pour instaurer une relation plus harmonieuse.

Thérapie individuelle

En thérapie individuelle, on mise d’abord sur la connaissance de soi, l’accueil des émotions et l’identification des peurs et blocages. Chaque séance offre un espace sécurisé et confidentiel pour prendre du recul, explorer ses ressentis et clarifier ce qui freine l’épanouissement personnel. Grâce à un accompagnement progressif, on apprend à dénouer les croyances limitantes et à enrichir sa compréhension intérieure.

Ce travail vise à renforcer l’estime de soi, apaiser les tensions intérieures et soutenir le développement personnel sur le long terme. Il peut être complété par des séances de constellations familiales, qui éclairent les dynamiques inconscientes au sein du système familial, de respiration holotropique pour un véritable déblocage intérieur, mais aussi d’une analyse personnalisée de son thème astral.

Brev’Thérapie propose également des ateliers thématiques sur les 12 blessures fondamentales de l’âme, qui permettent de repérer les schémas répétitifs, d’exprimer les émotions associées, de libérer les blocages, afin de favoriser l’acceptation et la reconstruction intérieure.

couple heureux

Rassurez-vous, si la confiance peut se briser, elle peut surtout se reconstruire, pierre après pierre, à condition que chaque partenaire accepte d’assumer ses responsabilités, d’accueillir la douleur de l’autre et de s’engager sincèrement dans un nouveau chemin commun.

La résilience du couple tient à la volonté partagée de se pencher sur ses failles, d’ouvrir un espace de dialogue authentique, puis de recréer l’intimité et de poser des règles claires pour l’avenir.

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