Comprendre l'autosabotage : et si votre pire ennemi, c'était vous ?
Imaginez-vous au sommet d’un escalier, prêt à gravir la dernière marche pour atteindre un rêve de réussite ou de bonheur, et soudain, vous restez immobile. Vous doutez, reculez, parfois jusqu’à vous inventer de fausses raisons d’abandonner. Pourquoi, alors qu’on aspire à être heureux ou accompli, notre propre psyché peut-elle devenir notre principal obstacle ? Cet article explore, à travers différentes sphères de vie, les mécanismes de l’autosabotage et propose des pistes pour en sortir durablement.

Mécanismes psychologiques de l’autosabotage
L’autosabotage naît souvent de croyances limitantes profondément ancrées : « Je ne mérite pas le succès » ou « Je vais forcément échouer » sont des pensées qui minent la motivation et influencent les comportements (procrastination, perfectionnisme). À cela s’ajoutent des peurs inconscientes, comme la peur de décevoir ou de perdre sa zone de confort, qui génèrent des conflits internes paralysants. Ces schémas se répètent souvent sans que l’on en ait conscience, jusqu’à devenir un réflexe : on réduit inconsciemment nos chances de réussite pour éviter un sentiment d’incompétence.
Autosabotage et vie de couple
Dans la vie affective, l’autosabotage se manifeste fréquemment par des tests de loyauté ou des conflits inutiles pour « vérifier » l’amour de l’autre.
Par exemple, l’infidélité peut être un moyen inconscient de provoquer une rupture, afin de valider sa crainte d’abandon.
On observe aussi la mise sur la défensive systématique : se justifier ou se hérisser au moindre commentaire, créant une distance émotionnelle et confirmant inconsciemment l’idée qu’on est « indigne » d’une relation sereine.

Autosabotage dans la réussite professionnelle
Au travail, la procrastination et le perfectionnisme servent souvent de paravent à la peur de ne pas être à la hauteur, entraînant retards et frustration. Le syndrome de l’imposteur pousse nombre de professionnels à minimiser leurs réussites et à craindre d’être « découverts » comme des fraudeurs, freinant ainsi la prise d’initiatives et l’épanouissement.

Autosabotage du plaisir et du bonheur
S’interdire le plaisir est une stratégie inconsciente d’autosabotage : en s’emprisonnant dans la croyance « il faut souffrir pour mériter », on s’assure de ne jamais trop s’accomplir. Ce refus de la joie agit comme un frein global : chaque micro-plaisir banni renforce le sentiment de ne pas « mériter » le succès, et diminue la motivation à poursuivre ses projets.
Un héritage transgénérationnel
L’autosabotage peut puiser ses racines dans l’héritage familial : les messages parentaux ou les non-dits transmis de génération en génération façonnent notre rapport au succès et au plaisir. Parfois, les freins qui nous empêchent d’avancer ne nous appartiennent pas en propre. Ils viennent de plus loin, portés par des histoires familiales faites de renoncements, de secrets ou de douleurs passées.
Sortir de l’autosabotage : des chemins vers la réconciliation intérieure
Reprogrammer les croyances limitantes
Sortir de l’autosabotage commence par une prise de conscience des pensées récurrentes qui minent l’estime de soi. Ces petites phrases intérieures — « je n’y arriverai jamais », « je ne mérite pas mieux » — sont rarement remises en question, alors qu’elles dirigent discrètement nos décisions, souvent à contre-courant de nos aspirations.
Les thérapies cognitives et comportementales proposent d’observer ces pensées automatiques pour les déconstruire et les remplacer par des affirmations plus équilibrées. Des approches comme l’hypnose ou la respiration holotropique permettent également d’accéder à ces schémas profonds en mobilisant l’inconscient et les mémoires corporelles, pour favoriser un véritable réalignement intérieur.


Se réconcilier avec la relation
Dans la sphère affective, il est essentiel de reconnaître les mécanismes de défense qui viennent saboter la relation dès qu’elle devient trop stable ou trop rassurante.
Beaucoup confondent amour sain et ennui, ou attendent inconsciemment d’être blessés pour valider leurs peurs anciennes. Le chemin vers une relation apaisée passe par une meilleure compréhension de ses besoins affectifs et une communication plus authentique.
Chez Brev’Thérapie, nous proposons un stage dédié aux couples, où les partenaires apprennent à désamorcer les automatismes de fuite ou d’attaque, à poser des mots sur leurs émotions et à restaurer la sécurité émotionnelle.
Apprendre à recevoir sans méfiance et à aimer sans se défendre est un art subtil qui se cultive à deux, dans l’écoute et l’intention.
Se libérer des mémoires transgénérationnelles
Le génogramme est un outil thérapeutique qui permet de représenter l’arbre familial sur plusieurs générations, afin de repérer les répétitions invisibles — ruptures, faillites, schémas d’autosabotage — qui conditionnent nos choix sans que nous le sachions.

À travers les constellations familiales, il permet de mettre en lumière ces loyautés inconscientes, et à s’en libérer. Ces approches systémiques et symboliques permettent de faire la paix avec son héritage tout en se donnant l’autorisation d’écrire une autre histoire.
Retrouver un élan professionnel apaisé
Derrière l’exigence de performance, on retrouve souvent la peur de l’échec ou du regard des autres. Apprendre à se fixer des objectifs réalistes, à célébrer les petites avancées, à se féliciter d’avoir osé plutôt que d’avoir tout maîtrisé, permet de restaurer un rapport plus sain au succès.
Les accompagnements en groupe sont particulièrement conseillés, créant un espace de partage où chacun peut redéfinir sa valeur en dehors des standards de productivité.
Réapprendre à savourer la vie
Refuser la joie, culpabiliser dès qu’un instant de plaisir se présente, sont des symptômes fréquents chez les personnes qui s’auto‑sabotent. La croyance selon laquelle le bonheur est égoïste ou superficiel prend racine dans des discours parentaux ou culturels profonds.
Pourtant, permettre à son corps et à son esprit de goûter à la légèreté est une forme de réparation intérieure. La pleine conscience, en invitant à l’instant présent sans jugement, permet de redonner de la place à la joie dans les gestes simples du quotidien.
Le stage « Savourer la vie », proposé par Sidonie Duédari, vous invite à réapprendre à s’autoriser le plaisir — non comme un luxe, mais comme une nourriture essentielle à l’épanouissement.

S'autoriser enfin à réussir
L’autosabotage n’est pas une fatalité, mais un appel déguisé à la guérison. Derrière chaque résistance, chaque renoncement, il y a une histoire à écouter, une peur à apprivoiser, un schéma à transformer. S’autoriser à réussir, à aimer, à profiter de la vie ne devrait pas être un combat, mais un retour à soi, à ce que l’on mérite profondément. C’est un processus de réconciliation : avec son passé, avec ses émotions, et surtout, avec son droit d’être heureux.

Les chemins vers cette libération sont multiples. Certains y parviennent par la parole, d’autres par le souffle, le corps ou l’art. Ce qui compte, c’est de ne plus avancer seul dans les méandres de ses blocages. Que ce soit à travers la constellation familiale, l’hypnose ou un stage collectif, chaque pas vers la conscience est déjà une victoire.
S’auto‑soutenir au lieu de s’auto‑saboter : c’est peut-être là que commence la vraie liberté.